et dons spirituels sont ressentis profondément.
Ghazâlî
a illustré cet état par une parabole :
« Un jour, un sultan appela à son palais des peintres venus les uns de Chine et les autres de Grèce. Les chinois prétendaient être les meilleurs artistes. Les grecs, de leurs côtés, revendiquaient la précellence dans leurs arts. Le sultan les chargea de décorer à fresque deux murs qui se faisaient face. Un rideau séparait les deux groupes concurrents qui peignaient chacun une paroi sans savoir ce que faisaient leurs rivaux. Tandis que les chinois employaient toutes sortes de peintures et déployaient de grands efforts, les grecs se contentaient de lisser et polir sans relâche leur mur. Lorsque le rideau fut tiré, l'on put admirer les magnifiques fresques des peintres chinois se reflétant dans le mur opposé qui brillait comme un miroir. Or, tout ce que le sultan avait vu sur le mur des chinois semblait beaucoup plus beau reflété sur celui des grecs. »
Rûmî illustre par un poème le rôle des mystiques symbolisés par les grecs :
« Ils sont parfois sans études, sans livres, sans érudition. Mais ils ont poli leurs coeurs et les ont purifiés du désir, de la cupidité, de l'avarice et de la haine. Cette pureté du miroir est sans nul doute le coeur qui reçoit d'innombrables images. Le spirituel parfait perçoit l'image infinie, sans forme, de l'invisible reflété dans le miroir de son propre coeur. »